Les opérations de recherche pilotées par la France avancent plus vite que prévu, grâce au beau temps constant depuis deux semaines dans la zone de la catastrophe.
L’identification des victimes a commencé. Pour ce faire, les spécialistes comparent les profils ADN identifiés lors de l’analyse des restes humains retrouvés sur les lieux de la catastrophe avec les objets personnels que les proches ont mis à disposition. Il faudra quelques semaines aux autorités pour achever cette entreprise.
Cette attente dans l’incertitude est extrêmement pénible pour nous. J’espère qu’ils pourront identifier quelque chose de Jens. Et si ce n’est pas le cas ? L’inhumation aura-t-elle lieu ?
80% des débris de l’airbus ont été rassemblés. Leur taille varie entre quelques centimètres et plusieurs mètres carrés.
Les incidences du crash sur l’environnement ne sont pas encore connues. Les experts présument une contamination du sol par kérosène et huiles hydrauliques. Les sols contaminés vont être enlevés. L’objectif est de terminer l’opération de décontamination d’ici l’hiver.
La Lufthansa/Germanwings, par la suite, déterminera de concert avec les maires du Vernet et de Prads, les habitants de la région et les proches des victimes, de quelle faҫon rendre hommage à la mémoire des victimes.
Pour le moment, nous devons nous contenter de patienter jusqu’à ce que la police judiciaire nous annonce que Jens a été identifié. Cette attente nous ronge de l’intérieur.
Heureusement que les membres de notre famille se soutiennent mutuellement. Notre petite-fille nous procure beaucoup de joie. Elle déclenche des sourires, se déchaîne dans l’appartement et nous force à jouer avec elle.
Nous sommes contraints de refaire nos valises. Nous partons demain à Marseille pour la deuxième fois, pour être aux côtés de Jens à la montagne. Nous n’avons cessé de voyager les quatre dernières semaines. Cherchons-nous plutôt à prendre la fuite ?
© Brigitte Voß / Traduction: Isabelle Frommer
LA DÉCHIRURE 